Au Texas, au début des années 80,
le jeune Bart, 10 ans, subit au quotidien la violence physique et psychologique
de son père Arthur. Celui-ci semble lui faire payer sa situation un peu
misérable et lui reproche constamment de « rêver » : « Les
rêves ne payent pas les factures ». Bart aime en particulier écouter dans
son walkman le groupe U2 ou la chanteuse chrétienne Amy Grant. Mais la seule
distraction qui trouve
grâce aux yeux de son père acariâtre est le football
américain. Un jour, sa mère quitte le foyer familial, le laissant seul face au
« monstre » (comme il l’appellera plus tard). Au lycée, Bart joue
dans l’équipe de football, mais après un choc grave qui lui fracture les
chevilles, il doit renoncer à cette voie, et donc à contenter son père. Il intègre
à contrecœur la chorale de l’école et découvre bientôt ses talents de chanteur.
Après son bac,
il quitte son père, qui le considère comme un « bon à rien », et forme un groupe de rock chrétien avec lequel il sillonne les routes à la recherche du succès. Celui-ci tarde à venir. Un soir de désillusion, Brickell, le manager du groupe, lui conseille d’affronter son passé s’il veut s’accomplir en tant qu’artiste : « Tu sais, Bart ? J’ai beau ne pas toujours croire en ta musique, mais je crois en toi. Je crois en ton talent. Ne lâche pas. » Bart revient à Greenville, chez son père. Il découvre qu’il est atteint d’un cancer du pancréas en phase terminale et qu’il a accompli, en son absence, un cheminement de rédemption chrétienne.
il quitte son père, qui le considère comme un « bon à rien », et forme un groupe de rock chrétien avec lequel il sillonne les routes à la recherche du succès. Celui-ci tarde à venir. Un soir de désillusion, Brickell, le manager du groupe, lui conseille d’affronter son passé s’il veut s’accomplir en tant qu’artiste : « Tu sais, Bart ? J’ai beau ne pas toujours croire en ta musique, mais je crois en toi. Je crois en ton talent. Ne lâche pas. » Bart revient à Greenville, chez son père. Il découvre qu’il est atteint d’un cancer du pancréas en phase terminale et qu’il a accompli, en son absence, un cheminement de rédemption chrétienne.
La Voix du pardon est un
film américain des frères Erwin, Andrew et Jon, réalisateurs, scénaristes et
producteurs évangéliques. Il raconte l’histoire vraie de Bart Millard, chanteur
du groupe MercyMe. Son titre original, I can only imagine, est celui de
la chanson du premier album que le groupe a signé avec un grand label. Elle est
devenue rapidement un tube dont le succès a débordé l’audience de son genre musical,
au point d’être la seule chanson chrétienne contemporaine certifiée double
disque de platine (plus de 2 millions d’exemplaires vendus). Millard a écrit
les paroles et composé la musique avec son groupe en quelques minutes seulement,
en repartant en tournée après la mort de son père. Mais cet élan de créativité
a été inspiré par une expérience de vie. C’est de cette expérience singulière
et touchante que le film veut rendre compte.
J’ai été voir La Voix du
pardon en famille, avec mon épouse et deux de mes filles. Si l’on en juge
par les larmes d’émotion que nous avons tous versées, le film fonctionne bien. « J’ai
adoré mais c’était hyper triste » m’a dit la plus grande (15 ans) à la
sortie. « En même temps, j’ai trouvé ça bien, le fait qu’il pardonne à
son père. Je pense que j’y serais pas arrivée. » « Je trouve
qu’il chante bien », m’a dit la cadette (11 ans). « Il a une
super belle voix, mais c’est pas trop mon style de musique. Et je trouve que le
film était hyper touchant. Et qu’il faut vraiment aller le voir. Parce que moi
qui suis pas très sensible aux films, il m’a fait pleurer. Ce qui est bien,
c’est que tu crois que le père, il ne va jamais changer, qu’il va toujours être
agressif et méchant, mais en fait, il change, il devient gentil, il se
convertit à Dieu. Et le fils, il est fort ; c’est quand même horrible, ce
qu’il vit, et il arrive à exprimer en chansons tout ce qu’il a vécu ; moi,
j’arriverais pas. »
Même si moi aussi j’ai été ému,
je pense que le scénario aurait gagné en force et efficacité s’il avait été
moins elliptique avec certaines réalités.
Le fait qu’Arthur était
alcoolique n’est jamais montré, et on n’assiste pratiquement à aucune scène de
violence physique de sa part sur Bart. On
ne se rend pas vraiment compte du calvaire que Bart vivait chez lui, et cela réduit
le chemin de pardon qu’il accomplit au côté de son père moribond. Ce choix scénaristique
est peut-être destiné à donner une certaine élégance à la dramaturgie tout en
facilitant la crédibilité de la dernière partie.
Autre élément éludé : le
passé d’Arthur qui permettrait de comprendre son comportement. A part le fait
qu’il ait dû renoncer à une carrière dans le football américain, il n’est
jamais fait mention de son grave accident de travail, sur un chantier de
construction, qui l’a laissé avec une lésion cérébrale. « Resté dans le
coma pendant une semaine, quand il s’est réveillé, il avait perdu sa capacité à
réguler sa colère », lit-on dans le dossier de presse.
Enfin, on a l’impression que Bart
ne passe que quelques semaines avec son père avant sa mort, alors qu’en réalité
il a passé deux ans à vivre à ses côtés.
Les scénaristes ont donc beaucoup
élagué dans la réalité et sa complexité, notamment celle qui concerne le
personnage du père, et ces trous laissent le spectateur un peu perplexes…
Cela explique aussi peut-être la
prestation paradoxalement assez décevante du seul acteur connu de la
distribution, Dennis Quaid (1), qui
joue Arthur.
En revanche, J. Michael Finley, dont c’est le premier rôle
au cinéma, est très bien dans le rôle de Bart.
Un dernier bémol relatif à
la chanson I can only imagine : révélée dans la scène finale, elle relève
plus de la soupe évangélique que de la petite merveille annoncée…
(1) L’Etoffe
des héros de Philip Kaufman (1983), Traffic de Steven Soderbergh
(2000), Le jour d’après de Roland Emmerich (2004)…
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